Soie biologique : la fabuleuse soie de la paix Ahimsa

Tas de cocons de soie bio

La soie est considérée comme un textile particulièrement noble en raison de ses caractéristiques cosmétiques et esthétiques exceptionnelles. Léger en été et chaud en hiver, ce tissu au lustre inégalable, a été pendant longtemps à l’origine de toutes les convoitises. Cours royales, lieux sacrés ou défilés de mode, la soie s’est pourtant peu à peu popularisée jusqu’à voir apparaître au début du XXe siècle une imitation synthétique aujourd’hui bien répandue : la viscose.
Mais comment fabrique-t-on aujourd’hui la 
soie naturelle ? Quels sont les différents types de soie ? Qu’est-ce que la soie biologique ?
Nimboo vous explique dans cet article les secrets de confection du textile le plus précieux de tous les temps.

Qu’est-ce que la soie ?


La soie est une bave filamenteuse protéinique produite par les araignées et les chenilles de certaines espèces de papillons dont le plus connu est 
Bombyx mori (le Bombyx du mûrier). Aussi appelé “ver à soie”, le Bombyx mori est un petit lépidoptère présent en Inde, en Chine, en Corée et au Japon qui sécrète une fibre naturelle destinée à former son cocon de soie. Cette fibre composée essentiellement de fibroïne, une protéine riche en acides aminés, est employée pour la confection de vêtements, de linge de lit et de linge de maison. 

 

Reconnue pour sa douceur et sa légèreté, la soie naturelle fascine depuis l’Antiquité pour ses propriétés bienfaitrices sur le corps et la santé, mais aussi pour son aspect chatoyant. Hypoallergénique, antifongique, antiacarienne et thermorégulatrice, la soie est un textile aux mille vertus dont les secrets de fabrication ont longtemps été gardés secrets par les artisans d’Asie. 

 

Car depuis des siècles, la soie fascine par son apparence délicate et précieuse qui cache pourtant une robustesse surprenante… et c’est bien là toute sa majesté ! La soie est sans nul doute la reine des tissus, utilisée à certaines périodes de notre histoire comme monnaie d’échange, au même titre que l’or. 

 

Celle-ci peut être tissée selon différentes techniques : satin de soie, habutaï, Khadi, mousseline de soie, crêpe de soie, georgette de soie ou crêpe georgette, satin duchesse de soie, soie lavée, etc.

Soie naturelle, soie sauvage et soie biologique, quelles différences ?


La soie naturelle était un pléonasme jusqu’à l’invention au 20ᵉ siècle de la 
soie synthétique, aussi appelée soie artificielle, rayonne ou viscose. Fabriquée en pâte de bois (la cellulose), la soie artificielle est un tissu économique, très employé aujourd’hui dans l’industrie vestimentaire. C’est un textile de faible qualité, peu calorifique et extrêmement polluant qui nécessite pour sa conception du sulfate de soude, de l’acide citrique et du disulfure de carbone.

 Soie bio teinte naturellement avec des fleurs des temples

Teinture écologique, Nimboo


La soie naturelle

Dans l’usage courant, on parle donc de soie naturelle pour désigner la soie conventionnelle fabriquée en fibres animales, en opposition à la soie synthétique qui en imite l’apparence. La soie naturelle la plus courante sur le marché provient du Bombyx mori qui est un ver à soie inconnu à l’état sauvage, il est le résultat d’une sélection faite par l’homme. Ce ver à soie est élevé en captivité dans des séricicultures et alimenté avec des feuilles de mûrier prélevées généralement dans des plantations dédiées.

 

La soie de mûrier est appréciée depuis des millénaires pour son exceptionnelle qualité alliant brillance, finesse, solidité et douceur. Cette fibre scintillante nécessite pour sa production un savoir-faire spécialisé. Celui-ci se décompose en plusieurs étapes traditionnelles : l’élevage, le décoconnage, l’étouffage, la filature, le dévidage, le moulinage, le décreusage, la teinture et le tissage.


La soie sauvage

Appelée traditionnellement la soie Tussah, la soie sauvage est produite par une espèce de lépidoptère de la famille des Saturniidae qui se nourrit principalement de feuilles de chêne. Son nom vernaculaire “Tussah” est originaire d’Inde, il désignerait le tissu “tussor”, une étoffe indienne fabriquée en soie sauvage. Cette chenille n’est habituellement pas élevée en sériciculture, mais plutôt en semi-captivité, car son alimentation et sa reproduction ne bénéficient pas d’un contrôle strict comme le Bombyx mori. 

 

Le ver à soie sauvage est généralement élevé en masse, déposé sur des arbres sélectionnés, il produit une grande quantité de soie dont les fils irréguliers forment des “boutons”. La soie sauvage est plus granuleuse, matte et épaisse que la soie de mûrier et son coût est plus abordable. Elle est utilisée pour confectionner des vêtements et des accessoires, mais aussi des tissus d’ameublement et de décoration.

La soie biologique

Avant la révolution industrielle du 19e siècle qui a vu l’émergence de nouvelles fibres synthétiques, mais aussi d’engrais, de pesticides et de colorants chimiques, la soie était biologique. Désormais, on parle de soie écologique, de soie bio ou de soie écoresponsable pour désigner un type de soie dont l’impact environnemental est contrôlé dans ses différentes phases de fabrication.

 

Pour baisser leur coût de production et marger davantage, la plupart des marques de prêt-à-porter, mais aussi de vêtements haut de gamme, ont voulu accélérer la fabrication de la soie. Celle-ci est désormais soumise à différents traitements : 

 

• les mûriers ou les chênes sont traités avec des pesticides et des engrais chimiques pour pousser plus vite et repousser les parasites ;
• les vers à soie, nourris de ces feuilles d’arbre, sont aussi soumis à des antibiotiques pour limiter la prolifération de virus ;
• les fils de soie sont parfois “gainés” avec des fils synthétiques pour les grossir et uniformiser leur épaisseur ;
• la soie est ensuite teinte avec des colorants synthétiques et des fixateurs chimiques pour augmenter sa résistance au lavage.

     

    Au-delà de l’impact désastreux sur la planète et notamment sur les nappes phréatiques, ces traitements chimiques nuisent aux bienfaits naturels de la soie et à votre santé. C’est pour préserver ses richesses et les bienfaits de la soie sur la peau et les cheveux qu’ont été créées des séricicultures écologiques certifiées GOTS (Global Organic Textile Standard). Sécrétées par des vers à soie nourris avec des feuilles de mûriers biologiques, puis teintes avec des teintures écoresponsables, ces soies bio sont de qualité supérieure.

     
    Foulard en soie biologique naturelle

    Soie biologique, collection Nimboo

     

    La soie biologique et éthique Ahimsa


    La 
    soie de la paix, “silk peace”, est une matière précieuse qui doit son origine aux influences jaïnistes et bouddhistes présentes jadis dans certaines contrées reculées d’Inde. Aujourd’hui maintenues exclusivement par des femmes qui se transmettent ce savoir-faire depuis des générations, ces séricicultures écoresponsables sont aussi éthiques et “cruelty free”.

     

    En effet, la soie de la paix ne nécessite pas de tuer la chenille pour en dérouler le cocon, comme le requiert l’élevage traditionnel. L’éleveuse de soie Ahimsa perce délicatement le cocon juste avant son éclosion pour en extraire la chrysalide qu’elle relâche dans la nature. Les cocons sont ensuite lavés au savon biologique, puis la soie est travaillée traditionnellement sur des métiers à filer et à tisser en bois.

     

    Chez Nimboo, la soie de la paix est la signature de toutes nos collections : kimonos en soie, masques de nuit en soie, foulards de soie...
    En plus de travailler nos pièces avec cette merveilleuse matière, nous concevons nos propres 
    colorants écologiques, réalisés à partir des fruits et des fleurs jetés aux abords des temples hindouistes. Nos bains de teinture entièrement biodégradables sont aussi conçus avec un ingénieux système de récupération d’eau.

     
    Détail d'un kimono réversible en soie bio

    Kimono en soie bio, collection Nimboo

     

    Nous avons choisi de mettre en place un modèle de développement juste avec tous les acteurs de notre chaîne de fabrication. Fidèles aux objectifs de développement durable définis par les Nations Unies, nous soutenons l’indépendance économique des artisanes et des coopératives agricoles avec lesquelles nous travaillons tout en rendant hommage à leur exceptionnel savoir-faire. 


    La soie de la paix, utilisée depuis toujours pour fabriquer les magnifiques saris portés par les Indiennes, est un tissu symbolique qui représente la tradition et l’indépendance. Son tissage Khadi, en armure toile classique, est un élément constitutif de la culture indienne revendiqué par Gandhi comme symbole de résistance aux industries britanniques. Héritières de ces soieries faites à la main depuis toujours, nos collections, inspirées de la nature, sont entièrement écologiques et reposent sur une économie circulaire et solidaire.

     

     

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